Comptes siphonnés, faux livrets ou placements verts bidon, comment éviter les arnaques du moment


Grâce à des techniques d’approche toujours plus sophistiquées et des discours convaincants, d’importantes sommes sont détournées par des escrocs, au moyen de fraudes aux comptes bancaires et aux placements financiers. Si elles sont difficiles à quantifier, expliquaient l’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) lors d’une conférence de presse en juin, elles répondent souvent à des « effets de mode et des tendances ».

L’arnaque du moment consiste notamment à siphonner un compte courant. Cette combine s’organise en deux temps.

Tout commence par un simple mail ou SMS indiquant, par exemple, qu’il faut renouveler sans tarder sa carte Vitale arrivée à échéance, ou qu’un abonnement à une plate-forme de streaming va être résilié, car le dernier prélèvement a échoué.

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« Dès qu’elle répond à ce genre de message, qui demande le paiement en ligne d’une petite somme, la personne met un doigt dans un engrenage infernal, explique Guy Grandgirard, président de l’Association de défense des consommateurs de France. A son insu, elle donne aux escrocs son numéro de carte, sa date d’expiration et le code CVC. Ils retrouvent alors facilement la banque et l’agence. »

Dans un second temps, la personne est contactée par téléphone, comme en témoigne Isabelle G. Entre deux réunions de travail, elle a vu s’afficher sur son smartphone les coordonnées de son agence bancaire de Montpellier. « L’interlocuteur m’indique qu’une demande de virement frauduleux de 4 500 euros vient d’être détectée sur mon compte, et que pour bloquer l’opération, il doit vérifier avec moi les coordonnées de mon compte. Je lui donne mon numéro et il m’indique alors que la transaction est bloquée », raconte-t-elle. Le soir même, elle s’aperçoit que son compte a été siphonné de cette même somme.

Faux enquêteurs de l’AMF

Cette usurpation d’identité – ou « spoofing » – fait un malheur. « Grâce à un vrai numéro connu et qui s’affiche sur son téléphone, la victime potentielle est mise en confiance et baisse la garde », commente Caroline Bontems, de la direction du contrôle des pratiques commerciales de l’ACPR. A la technique du spoofing s’ajoute ici « un autre mode opératoire, appelé “vishing” [contraction de voice, voix, et de fishing, hameçonnage], l’hameçonnage par téléphone », note M. Grandgirard.

Une autre initiative frauduleuse a été détectée récemment : des appels de personnes prétendant être des « enquêteurs » ou des « agents du service des fraudes » de l’AMF. Elles proposent à des épargnants ayant déjà été arnaqués quelques mois plus tôt par des placements bidons de les aider à récupérer les sommes perdues, moyennant un service payant.

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Catégorie article Politique

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